Où je reviens les deux pieds sur le gaz...
Les choses ont ben changé. Je parle, depuis la dernière où je vous ai écrit. En fait, lu comme ça, ça fait un peu freakant. Ça fait gars qui s’est faite crissé là. Ou gars qui a perdu sa job. Ou gars cool qui à la fin du film te dit que finalement c’était lui le malade mental qui torturait pis tuait toute ce monde-là. Ou même gars qui médite sur la vie en général depuis le 11 septembre 2001. Bref, ça fait ben des affaires mais rien de ça.
Si je vous ai pas donné de nouvelles depuis plus d’un mois, c’était parce que j’avais pus de jus. Pus rien. Tranquillement mais certainement, je me diluais de plus en plus en une espèce de marde auto-complaisante fake modeste et humble et un mois plus tard, je suis toujours cette chose en devenir mais je me suis quand même fermé la gueule un bout de temps.
Je je je moi moi moi. Je par-ci pis moi par-là. Overdose de moi. Ou overprose comme dirait Yvon, ce poète curieux qui m’a fait un «Friend Request » sur mon Myspace. Y a aussi que j’ai eu quelques articles à faire durant le mois pis je vous cacherai pas que, je sais pas si c’est parce que je suis pas encore habitué ou si c’est parce que je suis poche mais ça me prend du temps en crisse à faire mais surtout, ça me demande beaucoup psychologiquement parlant.
Faut croire que j’avais sous-estimé ce boulot méconnu de journaliste à la pige. « Un article de temps en temps, Bof… y a rien là man » que je me disais. Je me trouvais ben hot. Là, à chaque fois qu’une nouvelle édition dans laquelle j’ai écrit sort, j’ai comme un petit mal de ventre pis pendant les jours qui suivent, j’ai peur de me faire descendre par des lecteurs ou lectrices qui pourraient me trouver nul à chier. Je me dis que le jour que ça va arriver, j’aurai aucun argument.
Mais bon, vu que j’aime trop ça comme boulot, je voudrais toujours en faire plus pis des fois, je me surprends à rêver qu’un jour, je pourrais faire ça à temps plein pis là, généralement, y arrive un client bête pas foutu de me dire bonjour ou Charlotte la chatte se met à me marcher dans la face. Retourne à la réalité ti-con que le grand Dieu Spaghetti me dit.
Mais le contraire arrive aussi des fois. Tsé, té ben raide dans la réalité pis là, quelqu’un te dit quelque chose pis là, tu te surprends à te mettre à rêver. Comme après-midi. C’était mon break faque comme à l’habitude, j’en ai profité pour aller me chercher un Kiri aux fraises avec une paille pliante et du même coup, piquer une petite jasette avec Émilie. De fil en aiguille, voilà tu pas que j’apprends qu’elle a entendu une pub à la radio où l’on a cité une de mes critiques! Mon premier « Two Thumbs Up! » comme l’a si bien dit Johnny.
Ouais. Ça, c’est une chose qui a fait changer ben des trucs dans ma petite tête de faux-cul. Mais les choses ont changé ailleurs aussi. Comme le nightlife underground à Chicoutimi qui en a pris toute une câlisse dans les dernières semaines. Déjà qu’il était pas très fort, le voilà maintenant au fond des chiottes.
Je sais pas si vous vous souvenez de cette triste histoire typique de Chicoutimi, où je vous racontais la démolition imminente d’un maison historique afin de laisser place à une tour d’habitation de 20 étages pour les vieux… Ben voilà que le drame n’est pas terminé. C’est que le bar qui était dans cette bâtisse-là, il a fallu qu’il se trouve une autre place pour s’installer faque ils ont acheté Chez l’Diable. Résultat : le bar où tous les légendaires micros ouverts ont eu lieu, où « Les patates… » ont donné leurs premiers shows, où Les lions du rythme ont fait danser tout le monde, où tout le monde se connaissait, où je pouvais répondre « une bière » à la demande « Voudrais-tu quelque chose? » sans me faire dire « Quelle sorte? » après, eh! ben! Ce bar est désormais le sombre repère d’une gang qui ont l’air tout droit sorti d’un mauvais épisode de Relevez le défi qui sent la bière chaude. De quoi se tirer une balle à The Sims.
Mais bon, c’est la vie. Ça avance mais des fois, faut reculer un peu pour mieux reprendre le virage. En tous cas, si c’est ça, on devait crissement être dans le champ.